La crise des subprimes de 2007 suivi de la crise financière de 2008 auraient-elles pu être évitées ? Nul ne le sait, toutefois, les différents facteurs déclencheurs sont aujourd’hui identifiés. Cela pourra-t-il nous éviter de vivre une nouvelle crise financière. Certains disent que la crise financière à venir sera 10X plus forte que celle des subprimes. Tous les facteurs sont d’ailleurs déjà rassemblés selon les économistes, seul semble manquer un élément déclencheur pour que la prochaine crise financière commence. Comment s’y préparer ? Comment l’éviter ?
Le déclenchement de la crise des subprimes de 2008
La précédente crise financière s’est déclenchée en 2007 aux États-Unis avec l’effondrement du domaine des prêts hypothécaires à risque. Les retombées se sont ensuite faites ressentir dans le monde entier dès 2008 avec une généralisation de la crise bancaire qui s’est propagée à une vitesse fulgurante. L’élément déclencheur de cette crise remonte toutefois à 2005 avec une hausse du taux directeur de la Réserve fédérale des États-Unis.
En 2006-2007, pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle les prix du secteur de l’immobilier ont commencé à baisser, engendrant par la même occasion la faillite des organismes de crédit à l’origine des subprimes et des fonds d’investissements. Pourquoi de telles conséquences ?
L’effondrement des subprimes est lié à la baisse des prix de l’immobilier
Les organismes financiers délivrant des subprimes fonctionnaient sur le principe suivant : si l’emprunteur ne pouvait plus rembourser son prêt, son bien immobilier était vendu et l’argent récolté au travers de la vente servait notamment à rembourser l’organisme créditeur. La pérennité du bon fonctionnement des subprimes se basait donc sur :
- la stabilité des taux d’intérêt ;
- et une évaluation régulière du marché de l’immobilier.
Les prix de l’immobilier aux États-Unis ayant chuté de manière non anticipée à partir de 2006-2007, ces organismes n’ont pas eu le temps de réagir face aux importantes fluctuations du secteur. Une raison, peut-être, pour laquelle ce type de crédit est surnommé « prêt hypothécaire à risque ». En 2006-2007, dès les premiers retards de paiement de la part des emprunteurs, les banques ont procédé à la saisie des biens immobiliers correspondant.
Toutefois, le remboursement des prêts octroyés au travers de cette saisie de biens ne s’est pas passé comme prévu pour ces organismes financiers. La remise en vente de ses biens immobiliers a été beaucoup trop importante. Et, lorsque l’offre dépasse la demande, les prix chutent. C’est ainsi que les prix de l’immobilier ont drastiquement diminués et que ces organismes ont fait faillite, en grippant eux-mêmes le système de fonctionnement des subprimes.
Quant aux organismes de fonds d’investissements, leur mode de fonctionnement s’appuie sur le principe de la spéculation. Leurs opérations financières se basaient donc sur les subprimes, et plus particulièrement sur les fluctuations de ces prêts hypothécaires.
Les causes de la crise financière de 2008
Par phénomène de contagion, la crise financière de 2007-2008 s’est ensuite propagée auprès des acteurs économiques du monde entier. Une des principales causes de la crise financière a été les problèmes liés à la titrisation : une technique financière selon laquelle des actifs financiers sont transférés à des investisseurs. Ces actifs financiers peuvent être différents types de créances, comme :
- des prêts en cours de remboursement ;
- des factures non payées, etc.
En temps normal, ce transfert se fait au travers d’une société ad hoc, ce qui permet de convertir ces créances en des titres financiers sur le marché des capitaux regroupant des acteurs économiques disposant d’un excédent de capitaux et ceux cherchant des solutions de financement.
Toutefois, lors de la crise financière de 2008, ce mode de fonctionnement s’est effondré à cause de la prise de position des banques. Ces dernières ont refusé de se prêter de l’argent à cause de la crise des subprimes, ayant peur que ces créances titrisées ne soient toxiques à leur bonne santé.
L’enchaînement de ces différentes décisions a abouti à la crise économique ayant commencé en 2008.
La prochaine crise financière à venir : 10X pire ?
Le système financier mondial s’est en partie remis de la crise financière des subprimes, mais est-il solide pour autant ou couve-t-il déjà la prochaine crise financière ? Les acteurs de la bancarisation et de la finance ont fait l’objet de nouvelles réglementations visant à raffermir l’économie, mais le risque ne s’est-il pas déplacé ailleurs ? De nombreux économistes ont déjà lancé les alertes concernant l’arrivée d’une prochaine crise financière. Une chose est sur les tensions sont palpables du côté du contexte économique mondial.
Les différents types de crises financières
La mondialisation de l’économie, de la bancarisation et de la finance entraîne la possibilité de répercussions énormes au niveau international. Un problème à un endroit peut être l’élément déclencheur de nombreux autres problèmes dans le monde entier. Tout se passe très vite.
En 2008, comme en 1929, lors de la précédente crise du secteur de la bancarisation, il était effectivement possible de parler de crise financière puisque le secteur bancaire était le premier touché. Toutefois, il existe un autre type de crise financière : la crise du surinvestissement.
Cette dernière se déclenche à la suite d’un surinvestissement soit dans une zone géographique soit dans un secteur particulier. En effet, un tel surinvestissement déséquilibre le développement de l’activité économique et fait fluctuer sa croissance, ce qui déclenche une crise financière d’un autre genre.
Les signes avant-coureurs d’une nouvelle crise financière
Comme le diraient les économistes, les signes avant-coureurs s’accumulent, et ce, depuis 2 ans déjà. Ces signaux négatifs annoncent une crise financière inédite. Avec un contexte mondial complexe et des tensions politico-économiques entre de nombreux pays, petites et grandes entreprises pourraient bien être les premières à en subir les répercussions, et pas seulement celles présentes à l’international. Certaines en souffrent déjà.
L’autre danger repéré par les économistes par rapport à la situation actuelle concerne l’endettement excessif et démesuré dans le secteur des acquisitions, sans compter les problèmes liés aux manipulations boursières et à la spéculation. Tous ces faits ont déjà été identifiés comme problématiques par le passé. Malheureusement, cela n’empêche pas l’histoire de se répéter.
Un nouveau type de crise financière
Pour la prochaine crise financière, les économistes parlent d’une crise d’un nouveau genre : une combinaison entre la crise de surinvestissement et la crise financière, comme cités plus haut, une crise mixte. Pourquoi prévoient-ils que cette crise financière soit 10X plus forte que celle des subprimes ? Parce que les économistes considèrent que ce sont principalement les épargnants qui seront touchés, et ce bien davantage que les banques lors de cette future crise financière.
En effet, les économistes estiment qu’avec les nouvelles réglementations mises en place depuis la précédente crise financière de 2008, les banques ne seront pas autant touchées. Ce sera principalement l’activité économique et l’épargne qui en subiront les conséquences.
Selon René Ricol, spécialiste de l’évaluation financière, « Les épargnants seront en première ligne, parce qu’aujourd’hui les placements se font sur des fonds mixtes euros/unités de compte, parce qu’il y aura aussi des pertes sur le private equity, parce que les sociétés seront obligées de provisionner des actifs qu’elles auront achetés trop cher, parce que des fonds ne pourront plus rembourser des dettes d’acquisition de sociétés. »
Pas d’élément déclencheur, pas de crise !
Si les risques sont identifiés, nous vivons actuellement dans un statu quo. Sans élément déclencheur, pas de crise financière, bien que les faiblesses soient là. Acteurs politiques et acteurs économiques font actuellement preuves d’une grande vigilance, conscients que les éléments déclencheurs possibles sont nombreux :
- chute d’un fonds majeur ;
- panique boursière ;
- dérèglement climatique ;
- perte de confiance dans un acteur financier ;
- impossibilité d’un pays de rembourser sa dette, etc.