Disrupter la bancarisation classique pour la sauver, telle est la dynamique qui pousse les fintechs à lancer de nouvelles formes de services financiers pour les particuliers et pour les entreprises, via des plateformes plus souples, plus ergonomiques, plus pratiques. Mais quelles sont ces start-ups de technologie financière qui cherchent à bouleverser les fondements mêmes du fonctionnement des banques traditionnelles afin de proposer des services innovants, fiables et moins chers ? Depuis les années 2000, ce sont des centaines et des centaines de start-ups qui ont vu le jour.
Une synergie nouvelle entre les banques et les start-ups
Alors que la plupart des banques physiques commencent à considérer les fintechs (start-ups cherchant à repenser les systèmes bancaires et financiers de manière innovante) comme de véritables concurrents, certaines d’entre elle commencent à miser sur ces start-ups pour éviter de perdre leurs parts de marché.
Ainsi, certains acteurs des banques traditionnelles ont lancé une démarche de synergie avec ces nouveaux modèles pour éviter de se faire engloutir, à terme par ces fintechs innovantes. Partenariats, investissements et rachats font désormais partie de la stratégie des banques classiques pour faire face aux start-ups de technologie financière les plus disruptives.
L’apparition de nouveaux modèles financiers
Différents contextes ont mis à mal la confiance des utilisateurs envers les banques traditionnelles. Bien que ces structures historiques disposaient de cette confiance depuis de longues années, la crise financière de 2007-2009 a fortement entaché la réputation des banques physiques, laissant les portes ouvertes pour l’arrivée de modèles bancaires alternatifs.
Jusqu’à cette période-là, les services bancaires en ligne souffraient davantage de la méfiance des utilisateurs. Pourtant, l’effondrement financier d’une économie qui avait l’air si solide a poussé les utilisateurs à se tourner vers de nouvelles solutions et à adopter des services en ligne qui ont pu se multiplier. La rapide évolution technologique de notre ère a permis à ces banques en ligne et autres services de se développer à une vitesse déconcertante.
Avant cette crise financière, c’est l’arrivée et le développement fulgurant d’internet qui a permis la mutation de nombreuses industries. De nouvelles opportunités sont nées dès les années 2000 avec la possibilité d’interactions nouvelles, dans le domaine financier et dans bien d’autres. Les start-ups de technologie financière les plus disruptives jouent principalement sur le fait que les consommateurs préfèrent gérer leurs comptes en banque depuis leur smartphone, qu’ils soient chez eux ou à l’autre bout du monde plutôt que dans une agence physique, plus contraignante pour attirer des clients.
Ces mutations du système bancaire sont étroitement liées avec les changements des comportements sociaux que connaît la société depuis plusieurs décennies avec l’évolution des possibilités de communication.
Les banques face à la révolution numérique
La première vague de mutation de la bancarisation se caractérise par le développement des banques en ligne comme Boursorama et Fortuneo qui ont révolutionné le secteur financier dès les années 2000. Face à la réussite de leur entreprise, certains établissements financiers multiséculaires ont réagi de différentes manières pour ne pas se faire devancer et perdre des parts importantes sur le marché.
Certains groupes financiers ont ainsi racheté des banques en ligne, d’autres ont créé leurs propres filiales pour être présents, à la fois comme banque physique et à la fois comme banque en ligne sur le marché. C’est notamment le cas du Crédit Agricole avec sa banque en ligne BforBank et de BNP Paribas avec sa banque en ligne Hello Bank.
La robotisation des banques
La révolution digitale transforme le monde bien au-delà de ce que l’on aurait pu penser et cela n’est pas sans toucher les établissements financiers multiséculaires. Si les banques traditionnelles ont réussi à résister à la première vague de mutation avec l’apparition de banques en ligne comme Boursorama ou Fortuneo, la deuxième vague de mutation est en marche et vient, une nouvelle fois, renouveler en profondeur le fonctionnement des banques.
La stratégie disruptive des fintechs
Parmi les néo-banques créées par les fintechs, on peut aisément citer la célèbre N26, néo-banque allemande, et Revolut, néo-banque anglaise. Côté français, la start-up la plus disruptive n’est autre que la néo-banque Compte Nickel, appartenant désormais à BNP Paribas, qui a saisi l’occasion de racheter la société en 2017.
Ces noms correspondent seulement aux néo-banques les plus connues en Europe. Pourtant, à l’échelle de la France seulement, c’est plus d’une centaine de start-ups qui tentent de se faire une place sur le marché de la bancarisation du futur.
Les robo-advisors
Les néo-banques ne sont pas les seules inventions innovantes des start-ups spécialisées dans le domaine de la technologie financière. Parmi les plus disruptives, on peut également citer les robo-advisors.
Les robo-advisors sont des plateformes automatisées qui fournissent des conseils en investissement. Parmi les grands noms du secteur, vous trouverez :
- Yomoni ;
- Advize ;
- FundShop ;
- WeSave, etc.
Ces solutions de robotisation des services sont pour le moment moins considérées comme une véritable concurrence par les banques traditionnelles qui estiment que la réticence des Français sera un véritable frein au développement de ce type de technologie financière. Mais, est-ce vraiment le cas ?
Les géants du web et la bancarisation
Les start-ups de technologie financière les plus disruptives offrent davantage de choix aux utilisateurs sur les manières de gérer leur argent que les banques traditionnelles. Elles viennent s’adapter aux besoins liés à la mutation de nos styles de vie en proposant de nouveaux modèles répondant mieux à :
- la mobilité des utilisateurs ;
- la transparence attendue ;
- la nécessité d’un accès instantané.
Le développement des banques en ligne, des banques mobiles, des néo-banques et des nombreux autres services financiers élaborés par les fintechs permettent aussi de proposer des tarifs plus compétitifs.
Et la disruption des start-ups n’est pas la seule à venir concurrencer les banques physiques, puisque les géants du Web proposent désormais eux-aussi des offres financières à leurs clients. C’est notamment le cas d’Apple et de Google, mais aussi de Paypal, d’Amazon et de Square. Certains d’entre eux sont notamment appréciés pour leurs possibilités de paiements sécurisés en ligne.
L’acquisition des start-ups par les banques a-t-elle une fin ?
Si les premières réactions des banques physiques ont été d’acquérir ces start-ups pour ne pas se faire détrôner du marché de la finance (comme l’acquisition de Leetchi par Crédit Mutuel Arkéa pour une valeur de plus de 50 millions d’euros, par exemple), cela reste compliqué au vu de l’amplitude des services concernés. En effet, les start-ups de technologie financière les plus disruptives semblent être présentes sur tous les secteurs :
- banque mobile ;
- banque en ligne ;
- crowdfunding ;
- monnaies digitales ;
- P2P lending ;
- objets connectés ;
- transferts financiers ;
- wealth management, etc.
Pourtant, certaines banques réagissent et développement des stratégies “multi-channels” afin de proposer à leurs clients, en interne, ce qu’ils pourraient trouver ailleurs. D’autres essaient de se placer comme précurseur des prochaines mutations du secteur financier et proposent des solutions innovantes à leurs clients. C’est notamment le cas :
- du service de paiement vocal de la Deutsche Bank ;
- et du service de paiement par tweet de la BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Epargne française).
De nouveaux services financiers pour les particuliers
Vous l’aurez compris, l’innovation est au coeur de la disruption du système bancaire, raison pour laquelle, la gamme de services proposés ne fait que croître. Voici un bref panorama des services mis en place par les fintechs françaises et proposés aux particuliers :
- application mobile permettant la gestion multi-comptes bancaires ;
- solutions de paiement en ligne ;
- épargne assistée (solutions robotisées de pilotage d’épargne) ;
- épargne participative ou crowdlending (permettant à des particuliers de prêter de l’argent à des entreprises) ;
- gestion d’argent et cagnottes ;
- offres de crédits participatifs ;
- solutions de paiement fondées sur le protocole Bitcoin ;
- livraison de devises à domicile ;
- gestion de budget, etc.
De nouveaux services financiers pour les entreprises
Les fintechs françaises ont développé tout un panel d’offres complémentaires pour les entreprises puisque l’un des objectifs de ces start-ups de technologie financière les plus disruptives consiste notamment à se placer sur des marchés de niche, sans oublier des services déjà développés mais qu’il est possible d’améliorer avec les technologies d’aujourd’hui.
Pour les entreprises, on trouve ainsi des solutions de crédit et de gestion de la trésorerie, certes, mais également des solutions de levées de fonds pour les entreprises avec des solutions de financement en capital aidant les entreprises à développer leur cercle d’investisseurs.