Placer de l’argent à la banque n’est pas un geste anodin. En effet, cet argent n’est pas simplement conservé par les banques, il est aussi investi dans certains secteurs de l’industrie ou dans certaines entreprises. C’est pour cette raison qu’il est important de responsabiliser ses placements et de choisir une banque éthique. Certaines banques, malgré les accords de Paris de 2015, continuent encore à investir dans l’industrie du charbon, du pétrole et autres énergies fossiles, plutôt que de se tourner davantage vers le secteur des énergies renouvelables, par exemple. Qu’est-ce qu’une banque éthique et comment choisir sa banque pour responsabiliser ses placements ?
Responsabiliser ses placements avec une banque éthique
Une banque éthique est une banque traditionnelle, une banque en ligne, une banque mobile ou encore une néo-banque qui propose à ses clients des services leur permettant de participer au développement de l’économie éthique, sociale et solidaire.
Comment distinguer les banques éthiques ?
Afin de responsabiliser ses placements, il vaut mieux privilégier une banque éthique pour ouvrir ses comptes ou les déplacer. Selon la FEBEA (Fédération Européenne de Finances et Banques Éthique et Alternatives), une banque éthique est un établissement financier qui se distingue des autres en travaillant pour le bien commun plutôt que de simplement œuvrer à maximiser ses profits. Pour cela, les banques éthiques œuvrent dans de nombreuses activités de type :
- environnementales ;
- sociales ;
- et culturelles.
Pour ce faire, ces banques investissent des fonds récoltés grâce aux épargnants dans ces différents types de projets afin de leur permettre d’exister. Véritable alternative aux banques classiques pour les épargnants, ces banques éthiques apparaissent sur le marché, mais se font encore assez rares.
Ces établissements financiers répondent aux nouvelles attentes et exigences des épargnants. Ces derniers s’intéressent de plus en plus à l’utilisation des établissements financiers des fonds qu’ils déposent à la banque.
La transparence des banques éthiques
Les banques éthiques utilisent les fonds déposés par les épargnants ainsi que ses bénéfices pour soutenir financièrement des projets ESS (Économie Sociale et Solidaire). La transparence est un critère indispensable à leur bon fonctionnement.
Une banque éthique responsabilise ses clients en les informant précisément sur l’utilisation de leurs fonds. Alors que dans une banque classique, les clients ne sont généralement pas au courant. Afin de responsabiliser ainsi ses clients, une banque éthique met généralement en place différents services bancaires parmi lesquels ils peuvent choisir.
Selon la banque éthique, il est même possible au client de choisir quel projet à vocation environnementale, culturelle et sociale soutenir parmi ceux proposés par l’établissement bancaire.
Cette transparence des banques éthiques est un point fort pour ces établissements bancaires à une époque où la confiance envers les banques classiques est mise à mal, notamment à cause du financement de projets destructeurs pour l’environnement. En effet, un grand nombre des méga-banques présentes à l’international investissent encore énormément dans le secteur du pétrole, du charbon, etc.
Certaines banques éthiques offrent même à leurs clients la possibilité de devenir sociétaire de la banque, ce qui leur permet de les responsabiliser encore davantage par rapport à leurs placements. En choisissant d’être sociétaire de la banque, l’épargnant est :
- client de la banque ;
- et propriétaire d’une petite partie de la banque.
Lorsque les clients deviennent sociétaires de leurs banques, cela a l’avantage d’ajuster les intérêts des clients à ceux de la banque auprès de laquelle ils déposent leur épargne.
Quel est le fonctionnement d’une banque éthique ?
Le rôle des banques éthiques est primordial pour le bon fonctionnement des associations, des coopératives, des PME et des mutuelles à la recherche du financement nécessaire pour développer des initiatives sociales, environnementales et culturelles, généralement innovantes. En effet, ce type de structures éprouve de véritables difficultés à trouver des financements auprès des banques classiques.
Pour investir dans ce type de sociétés, les banques éthiques ont mis en place différents types de services à disposition de leurs clients :
- des comptes d’épargne ;
- des crédits avec impact environnemental, social et/ou culturel positif ;
- et différents autres produits d’épargne.
Quelle banque éthique choisir ?
Par habitude, nombreux sont les épargnants qui restent dans la même banque toute leur vie ou changent de banque à des moments cruciaux, comme celui de l’achat d’une maison : au moment où ils ont besoin de bénéficier d’un crédit intéressant auprès d’une banque. Toutefois, il est parfois nécessaire de changer de banque afin de responsabiliser ses placements.
Nombreux sont les épargnants ne sachant pas ce que leur banque fait de leur argent, pourtant, changer de banque, est parfois la solution pour souscrire à une alternative plus éthique. Certaines banques proposent notamment :
- des livrets d’épargne générant un versement automatique des intérêts ou d’une partie des intérêts en faveur d’organismes aux initiatives solidaires et écologiques ;
- des cartes bancaires responsabilisant les utilisateurs avec un versement automatique de quelques centimes à des organismes sociaux et humanitaires à chaque utilisation, etc.
Mais comment identifier ces banques éthiques proposant de telles offres et services pour leurs épargnants parmi toutes les banques traditionnelles, banques en ligne, banque mobiles et néo-banques qui existent de nos jours ?
Les banques traditionnelles
Banques traditionnelles, banques en ligne, banques mobiles et néo-banques proposent toutes aujourd’hui des solutions variées. Dans le secteur des banques traditionnelles, on peut notamment identifier deux banques éthiques en France proposant des solutions ayant un impact positif :
- La Nef ;
- Le Crédit Coopératif.
D’autres démarches sont menées en parallèle par d’autres banques souhaitant également développer l’aspect environnemental de leur établissement financier. C’est notamment le cas du Crédit Agricole qui a pris l’initiative d’évaluer l’impact carbone de chacun de ses projets financiers.
Toutefois le Crédit Agricole ne dispose pas encore d’une politique d’investissement sur le long terme qui soit respectueuse de l’environnement.
D’autres initiatives ont également été mises en place par le Crédit Mutuel notamment, avec son éco-prêt à taux zéro pour les travaux d’aménagements dans des appartements et des maisons permettant de faire des économies d’énergie.
Le cas de la Nef en France
Pour le moment la Nef est véritablement un précurseur dans le domaine avec une transparence complète sur l’utilisation des fonds financiers. Un exemple pour les autres banques qui souhaitent améliorer leur image en termes d’éthique.
Un des inconvénients toutefois rencontré par la Nef réside dans le fait que cet établissement financier peine à proposer un panel d’offres et de services aussi variés que les autres banques. C’est notamment en termes d’épargne et de crédits que cette banque éthique éprouve de grandes difficultés de compétitivité par rapport aux autres banques classiques, des services qui sont pourtant indispensables pour bien des épargnants.
Le cas du Crédit Coopératif en France
Le Crédit Coopératif ne parvient pas à proposer la même transparence que la Nef concernant ses investissements. Si cette banque éthique cherche à privilégier au maximum les soutiens financiers des projets avec un impact positif au niveau environnemental, culturel et sociétal, son absence de transparence totale montre bien qu’elle n’y parvient pas entièrement.
L’avantage, par rapport à la Nef, consiste au fait que le Crédit Coopératif parvient à proposer une offre de services bancaires bien plus complète.
Banques traditionnelles, banques en ligne, banques mobiles et néo-banques cherchent à faire évoluer le secteur bancaire dans le monde entier, poussées par la dynamique disruptive déclenchée par de nouveaux modèles de bancarisation à l’initiative des start-ups. Ces initiatives sont profondément liées aux nouvelles attentes et exigences des épargnants, ce qui pousse les banques à faire de plus en plus d’effort dans les secteurs de l’environnement, de la culture et du social.
Toutefois, il est évident que la transition vers ces nouvelles habitudes se fait bien plus lentement du côté des banques traditionnelles que des néo-banques. S’il est important de responsabiliser ses placements, encore faut-il avoir des outils adaptés le permettant. Hors, les initiatives des entreprises bancaires sont encore trop peu nombreuses et ne suffisent pas à apporter l’équilibre nécessaire pour contrebalancer les investissements à impact négatif des banques.