Cher père Noël, sous mon sapin en 2020 je voudrais un système bancaire remit au goût du jour. Dans ta hotte veille donc à prendre en compte toute une société. Tu devras satisfaire les digital-natives qui aiment passer des heures sur Instagram et parcourir le monde. Penses aussi à ma cousine Anna accro au shopping et à mon grand frère Marc, un adolescent qui réclame son indépendance mais qui doit surveiller son budget. Penses surtout à tout ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un compte bancaire accessible et complet. Celui qui a un crédit sur les bras et des factures salées qui l’attendent à la fin du mois. Je suis convaincu que tu peux y arriver. Tu as à ta disposition de fabuleux outils. Les banques traditionnelles peuvent te transmettre leurs connaissances et les petits nouveaux de la Fintech te les donner en un clic. Je compte sur toi.
Crise de 2008, l’effondrement du nombre des agences bancaires sur le territoire européen s’accélère. Elles auraient baissé de 33% en 2018 depuis ce grand bouleversement financier. Au secours le système bancaire tel que nous le connaissions depuis des années est entrain de se casser la figure. Pourtant, la banque est un organe vital qui fait battre le bon fonctionnement de la société. Notre salaire, notre entrée dans la vie active, l’élaboration de nos projets, la banque brasse toutes les strates de notre vie et nous ne pourrions désormais nous passer d’un tel instrument. En addition à cette situation complexe s’ajoute un important nombre d’individus ne possédant pas de compte bancaire. Il y a urgence, nous sommes en 2020, l’homme est capable de greffer un coeur, les robots ont envahi notre quotidien mais tout le monde ne peut pas mettre son budget entre les murs d’une structure bancaire. Face à une prise de conscience concernant cette exclusion financière lourdement handicapante, comment réparer les dommages? Il faut faire vite mais ne pas non plus tomber dans une précipitation qui n’aboutirait qu’à un système plus opaque et des consommateurs toujours plus déboussolés. Il y’a pourtant du monde qui se presse pour réanimer la banque. Parmi ces « urgentistes » financiers , les Fintech, entendez par-là ces technologies financières innovantes qui bousculent les codes d’un monde dont la connaissance était occultée au plus grand nombre. Une finance pour toutes et tous, compréhensible et qui ne pèserait pas trop sur notre porte-monnaie, voilà l’objectif à atteindre dans un futur proche. Mais comment ?
Rendre limpide un sytème bancaire obscur
Il est loin le temps où la banque était un environnement austère où chacun avait le ventre noué avant de rencontrer la grise mine de son conseiller bancaire. Aujourd’hui, la banque se veut plus jeune, dynamique. Pour dépoussiérer leur vieux statut les agences ont dû notamment faire un effort pour intégrer tous les profils des clients et se la jouer moins sélectifs. Devant une population mondiale qui compte près de 4 adultes sur 10 dans le monde ne possédant pas de compte bancaire en 2018, les agences bancaires se doivent d’ouvrir plus promptement leur porte. D’ailleurs, depuis 2014, l’Union Européenne a mis en place à droit d’accès à un compte bancaire de base. Un socle d’offres gratuites comme l’acquisition d’une carte bleue, la possibilité de virer et de recevoir de l’argent et ou encore de se voir munir d’un relevé d’identitaire bancaires, véritable sésame. En complément de cela, les agences bancaires on le devoir d’être les plus transparentes possible sur les frais qu’elles exercent dans leurs offres. Voilà le compte est bon ? Pas sûre. En 2020, les consommateurs n’ont en pas encore fini avec l’endettement. C’est drôle, le bruit court que la vie serait de plus en plus chère. Le pouvoir d’achat est cependant assez disparate en fonction des pays de l’Union. L’Allemagne grimpe la pente tandis que la France dévale… Mais pour beaucoup les frais des banques traditionnelles restent trop élevés pour des services comme le crédit pourtant nécessaire à une majorité. Sommes-nous dans l’impasse ?
Le chemin a pourtant commencé à être déblayé par un nouvel acteur financier: la Fintech. La technologie s’est invitée dans les moindres couches de notre vie, pourquoi ne pas en faire un outil de prédilection également dans le secteur de la finance ? Une solution qui interpelle à l’heure où la population mondiale est majoritaire à avoir un téléphone portable. Le processus s’est d’ailleurs mis en marche il y a déjà un bon moment. Les banques traditionnelles ont juxtaposé leurs offres à des formats numériques plus en adéquation à une société numérisée. Les banques en lignes, rejetons des agences traditionnelles ont ainsi vu leurs offres évoluées avec des services comme la désactivation du paiement sans contact en ligne ou encore le plafond modifiable à la demande. La gestion d’un compte en un clic a su séduire à ses débuts. Néanmoins, l’ombre d’une banque traditionnelle toujours présente derrière l’écran a freiné un peu la course et l’enthousiasme est redescendu face à des frais bancaires toujours trop élevés. Mais le numérique a persévéré en épurant toujours plus sa ligne directive. L’émergence à grande vitesse des néo-banques pousse encore plus loin l’idée d’une banque simplifiée.
Inclusion bancaire, une marche en faveur de tous
La néo-banque porte fièrement les couleurs de son objectif: faire de la banque un terrain de jeux pour toutes et tous. Pour atteindre cet objectif, il faut déblayer. Et cela débute avec un argument qui a de quoi convaincre les foules: une inscription qui ne rebute pas. Un temps records, peu de papiers, il vous suffira généralement d’une simple carte d’identité et d’un justificatif de domicile mais surtout pas de revenus minimums de bases. La néo-banque est aussi le partenaire idéal des accros au shopping ou encore des plus jeunes qui souhaitent placer leur budget et avoir un oeil dessus en permanence. Une immédiateté qui bat des records grâce à des applications simple d’utilisation et un relevé de compte actualisé à la moindre dépense grâce à une carte à autorisation systématique. Une offre complétée par une interdiction au découvert, un argument permettant même aux plus dépensiers de ne pas puiser dans des réserves qu’ils ne possèderaient pas et d’éviter par la même occasion les mauvaises surprises à la fin du mois. Tiens, j’avais oublié cette paire de bottes à 150 euros… Mais sur le podium des arguments favorables à ces banques de poche, la médaille d’or revient à des frais défiant toute concurrence. 100% gratuites, les néo-banques ont des avantages notables notamment aux yeux d’une population qui en 2020 ne tient plus en place. Pour le loisir, les études ou le travail, la population s’expatrie de plus en plus. Pour gérer au mieux son budget hors du territoire de résidence, certaines néo-banques annulent les commissions supplémentaires qui gonflent au moindre paiement en devises étrangères ou lors d’un retrait. Ami du voyageur et plus généralement des jeunes ayant grandi dans ce bain digital, pour fidéliser et étendre dans le futur leur clientèle, les néo-banques doivent cependant envisager de recadrer quelque peu leur cible.
En effet, il semble y avoir des manquants à l’appel chez les petits jeunes de la Finetch. Mais où est donc passé monsieur et madame tout le monde avec son lot de crédits au compteur. Pour s’inscrire dans la pérennité et gagner la confiance et l’intérêt global, les néo-banques devront faire un effort en 2020 pour inclure des services plus proches du quotidien de tout le monde. Pour que le souhait de chacun à avoir un compte bancaire cette année se réalise l’Union Européenne à décidé d’étendre l’ingéniosité des Fintech tout en rendant ce « grand robot » plus humain. « Moderniser les services de paiement en Europe au profit tant des consommateurs que des entreprises, de manière à rester en phase avec ce marché en évolution rapide », voilà les grandes lignes de la directive DSP2 ( directive européenne sur les services de paiement 2ème version) annoncée par la Commission Européenne. Adoptée en 2018 et entrée en vigueur en 2019, cette structuration des finances en ligne devrait logiquement porter ses fruits en 2020. Un bel espoir pour l’élaboration d’un système bancaire davantage inclusive qui n’aurait plus peur désormais de conjuguer deux mondes qui semblaient à présent radicalement différents: banques traditionnels et structures de la Fintech.