Par-delà le monde, les disruptions de la bancarisation provoquées par les mutations technologique nous font oublier quel est le rôle d’une banque. Avant l’apparition des services de paiement en ligne, des banques mobiles, des néo-banques, des cartes bancaires luxueuses, quelle était la vocation première des banques ? La multiplication des dispositifs bancaires facilite les changements de banques, sans pour autant en simplifier le choix. Conserver notre argent en toute sécurité ? Nous permettre de valoriser notre épargne ? Ne perdons pas de vue le rôle premier d’une banque.
Le rôle premier des banques
Avant de faire l’état des lieux de la bancarisation dans le monde, désormais composé de différents modèles de banques, comme les méga-banques, les banques physiques, les banques en ligne, les banques mobiles ou encore les néo-banques, rappelons quelle est la vocation première de la banque.
À quoi sert une banque ?
Une banque est un organisme chargé de recevoir les dépôts d’argent des particuliers et des entreprises. Elle remplit de multiples fonctions en plus de la collecte de l’épargne. Le rôle d’une banque consiste également à gérer des moyens de paiement et à en fournir à ses clients. Qu’il s’agisse d’une carte bancaire, d’un chéquier, mais aussi du liquide que nous allons chercher au distributeur.
Une des vocations premières des banques aujourd’hui comprend la sécurisation des transactions financières. À l’époque de la dématérialisation, beaucoup de ces transactions se déroulent en ligne et les banques doivent protéger les données bancaires de leurs clients tout en permettant aux vendeurs de recevoir l’argent payé par le particulier ou l’entreprise.
Une banque dispose des moyens nécessaires pour accorder des crédits immobiliers et des prêts aux particuliers et aux entreprises afin de leur avancer une somme d’argent qu’ils peuvent ensuite rembourser sur plusieurs années, voire sur plusieurs décennies. À cette fin, l’un des rôles principaux d’une banque consiste à drainer l’épargne. En effet, afin de disposer des fonds nécessaires pour accorder des crédits immobiliers et des prêts aux particuliers comme aux entreprises, les banques sont des structures mettant en relation épargnants et emprunteurs :
- les épargnants sont les clients de la banque disposant d’une épargne sur leur compte, c’est-à-dire une capacité de financement ;
- les emprunteurs sont les clients ayant besoin d’un financement pour acheter une maison ou une voiture, par exemple.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les banques ne disposent pas du monopole de ce service.
À quoi sert un banquier ?
La vocation première d’une banque n’est pas seulement d’être une société de dépôt et de retrait d’argent, le banquier joue aussi un rôle important : le conseil. Le banquier est avant tout un conseiller. Il doit vous accompagner et vous aider dans la gestion de vos différents comptes bancaires. C’est un intermédiaire entre les particuliers et les entreprises et les débiteurs (ou créanciers).
Il faut distinguer deux types de conseillers financiers. En effet, le rôle du conseiller n’est pas le même pour les particuliers et pour les entreprises. Ces dernières passent par des banques d’investissement. Le rôle du banquier est alors d’aider l’entreprise à se placer en bourse et à s’occuper de ses obligations.
Les particuliers, quant à eux, passent par des banques classiques. Considéré comme un prestataire de service, un banquier se fait payer pour ses prestations en prélevant notamment des frais sur vos comptes. Ces frais changent d’une banque à l’autre et, avant de choisir sa banque, il est important de consulter les propositions tarifaires de plusieurs banques. Les néo-banques, notamment, proposent aujourd’hui des solutions bancaires sans frais de gestion.
Les néo-banques et la gestion des moyens de paiement
Les banques classiques ne sont plus les seules à proposer la gestion des moyens de paiement des particuliers et des entreprises. Les acteurs de la disruption de la bancarisation, les start-ups développant les néo-banques, se chargent également de remplir cette fonction aujourd’hui. Réservée aux banques traditionnelles depuis bien des années, la gestion des moyens de paiement est désormais un marché largement investi par les néo-banques.
Tout comme les banques traditionnelles, les néo-banques sont agréées par les autorités de supervision des banques. Les néo-banques sont donc des banques à part entière. À la différence des banques classiques, leur offre se concentre généralement davantage sur la gestion des moyens de paiement, la sécurité des transactions financières et la proposition de solutions de paiement sans frais ou à un prix plus attractif que via les banques classiques.
La stratégie des néo-banques
Une néo-banque est une banque 100 % en ligne. Cette banque digitale est accessible depuis un smartphone, une tablette ou un ordinateur. Contrairement à une banque classique, il n’existe pas un lieu physique où vous rendre pour demander conseil à votre banquier. Avec une banque en ligne, comme son nom l’indique tout se passe… en ligne. Chat, appel téléphonique, e-mail, visioconférence, réseaux sociaux, nombreuses sont les solutions pour contacter un conseiller en semaine, comme le week-end.
Les néo-banques sont des établissements de paiement qui proposent des solutions fiables et ergonomiques en s’appuyant sur les possibilités des innovations technologiques. Elles proposent ainsi des services en parfaite adéquation avec les besoins et attentes des usagers bancaires dans le monde entier.
Ces néo-banques proposent des prix compétitifs, permis notamment par l’absence d’agences bancaires physiques sur l’ensemble du pays. Comme une banque classique, une néo-banque :
- reçoit des dépôts d’argent en ligne ;
- gère et fournit des moyens de paiement à ses clients ;
- et s’occupe de la sécurisation des transactions financières.
À l’heure où les cartes bancaires commencent à être dématérialisées sur les téléphones, les néo-banques, contrairement aux banques classiques, ne donnent pas accès à un distributeur.
Néo-banques et crédits
Accorder des crédits aux particuliers et aux entreprises est l’une des vocations premières des banques. Toutefois, cette activité est particulièrement réglementée et les établissements bancaires habilités à fournir des prêts et des crédits à leurs clients sont moins nombreux que ceux proposant des solutions de paiement.
Secteur très strict, des services comme les crédits et les prêts sont encore peu proposés par les néo-banques, tout comme les possibilités de découverts, contrairement aux banques classiques. Le monde de la bancarisation est toutefois en pleine mutation avec l’apparition de ces nouveaux modèles et l’on peut s’attendre à ce que les néo-banques finissent par proposer ces services pour disposer d’une offre complète.
Banques classiques et néo-banques : des différences qui s’atténuent
Comme dans tous les secteurs, les concurrents sont attentifs entre eux. Banques classiques et néo-banques repèrent les points forts de chacun et s’appliquent à les bonifier avant de les proposer à leurs clients. Tout comme les banques classiques proposent désormais leurs services en ligne, il ne serait pas étonnant que les néo-banques proposent à termes, des solutions de découvert et de crédit. Les différences entre ces deux modes de bancarisation commencent déjà à s’atténuer.
Le déploiement des néo-banques
Si les États-Unis ont été les pionniers de ces nouveaux modes de bancarisation, désormais, le marché des néo-banques se déploie également de manière constante en Europe. Ces nouvelles banques n’hésitent pas à solliciter les agréments nécessaires pour pouvoir proposer des offres de plus en plus complètes aux particuliers et aux entreprises.
En s’installant à l’échelle de l’Europe, les néo-banques disposent d’un portefeuille client plus important qu’en se concentrant sur un seul pays. Cela leur permet d’atteindre le seuil de rentabilité plus aisément et de faciliter les transactions bancaires à l’étranger.
Avec une actualisation régulière de leur application mobile, les néo-banques surfent sur les avancées technologiques pour développer leur ergonomie pour une gestion bancaire simple et accessible à tout le monde.
La réplique des banques classiques
Pour atténuer les différences, les banques classiques ripostent en proposant leurs propres banques en ligne en utilisant leur hybridité phygitale comme un véritable atout.
Si une souscription 100 % dématérialisée est possible, les clients peuvent également s’inscrire dans des agences physiques, la banque en ligne étant une filiale d’une banque classique disposant de bureaux physiques pour accueillir les particuliers, contrairement à une néo-banque. Ce mode de fonctionnement permet également à ces banques en ligne de proposer une offre de services bancaires plus large.
Toutefois, contrairement aux néo-banques, pour lesquelles il n’est pas nécessaire de déposer une somme d’argent à l’ouverture du compte, une banque en ligne, filiale d’une banque physique rend obligatoire un dépôt pour activer le compte. De plus, votre carte bancaire sur une néo-banque comme N26 ou Revolut est gratuite. Avec une banque en ligne, la carte peut être payante en fonction du nombre de transactions réalisées tous les mois.